2010
Aller au Myanmar, c'est remonter les aiguilles du temps. Ici, même les hommes d'affaire portent le longwy, une sorte de jupe nouée à la taille et les sourires des gens sont rouge de bétel. Les toits des pagodes sont dorés à la feuille d'or et les femmes se tartinent le visage de tanaka, une sorte de pate blanche qui les protège du soleil. J'ai été envoûtée par ce pays, tant pour la somptuosité de ses paysages et de ses temples que pour la gentillesse de sa population.
Au moment où nous avons fait ce voyage, la Birmanie était gouvernée par une des plus ancienne dictature militaire au monde, un régime très répressif qui violait ouvertement les droits de l'homme en pratiquant le travail forcé, les déplacement de population ou en niant les résultats d'élections qu'il avait lui même organisé. Peut de touristes s'y rendaient et si j'ai longuement hésité avant de faire ce voyage, je ne l'ai pas regretté.
J'y ai rencontré une population avide de contacts avec le monde Même si les sujets politiques n'étaient pas abordés car trop dangereux, savoir comment on vit ailleurs, savoir que le reste du monde connaissait leur situation, apportait une bouffée d'oxygène aux birmans. Et puis les quelques kyat que nous pouvions dépenser, en artisanat, repas dans des petits restos populaires ou visite d'une journée avec un guide, contribuaient à l'économie locale et faisaient vivre des familles entières.
Maintenant, le Myanmar est devenu une destination à la mode, le tourisme de masse y afflue et les exactions contre l'ethnie Rohingya font malheureusement trop souvent l'actualité. Les choses ont sans doute bien changées. J'espère que les Birmans n'y perdront ni leurs gentillesse ni leur âme.
Notre itinéraire: Yangoon- Mandalay-Bagan- Kalaw- trek de Kalaw au lac Inle- Nyaungshwe-Mawlamyne
Lire pour rêver:
"L'accordeur de piano" Daniel Mason
"La cage aux lézards" Karen Connelly